Roller et Patrimoine du RM3V
Le Val-Saint-Germain Canton de Saint-Chéron Arrondissement d'Étampes Superficie : 1257 ha Population 1999 : 1 438 hab. Habitants : les Valgerminois Cours d'eau : la Rémarde Origine du nom : du latin vallis vallée, vallon » et du saint éponyme.
Au cours du XIIe siècle, les moines de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, défrichent les forêts du Val et assèchent les terres marécageuses du Marais. Le premier seigneur connu du territoire, dont il porte le nom, est Jean de Saint-Germain en 1282. La famille de Saint-Germain est alliée aux Saint-Yon, seigneurs du Marais, mentionnés dès 1260. A la fin du XVe siècle. les deux seigneuries sont aux mains de la même famille. Jean de Vignay et son fils Antoine héritent d'une terre en pitoyable état : la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons a ravagé la région de Dourdan, les maisons sont en ruine. les champs à l'abandon et les fermiers ont disparu. Antoine de Vignay remet de l'ordre dans son domaine et construit le deuxième château du Marais. En 1516. jean Hurault conseiller au Parlement de Paris et maître des requêtes, achète le Marais qu'il agrandit considérablement et dont il plante le parc. La seigneurie prend alors le pas sur toutes les autres seigneuries du Val. Le pèlerinage de Sainte-julienne commence à se développer. Au XVIIe siècle est construit le troisième château du Marais. dont ne subsistent que les communs aujourd'hui transformés en musée. Les Hurault conservent le Marais jusqu'en 1706. En 1767. le trésorier général de l'artillerie Jean Lemaître en devient Propriétaire. Il fait édifié par Barré, de 1772 à 1780, un somptueux château sur l'emplacement du précédent, dans lequel il engloutit sa fortune, et qui passe en 1784 à sa nièce Mme de La Briche. La Terreur épargne le domaine. Après la Révolutlon, la vie du village reprend son cours. animée par les pèlerinages et par la société qu'attire Mme de La Briche. En janvier 1899, le Marais est acheté par Boni de Castellane. Celui-ci utilise la fortune de son épouse, Anna Gould, pour redonner vie et éclat au Marais. Mais leur divorce met fin aux rêves grandioses de Boni de Castellane. En se remariant, Anna Gould apporte le Marais à la famille de l'un de ses hôtes illustres : Talleyrand. Lieu de résidence privilégié des artistes et de la bonne société, Le Val-Saint-Germain ne cesse cependant de voir sa population décliner, faute de se situer près des grands axes de communication et d'être desservi par le train. Après la Seconde Guerre mondiale. Violette de Talleyrand-Périgord s'attache à la restauration et à l'animation du Marais.
SOUCHES DE CIERGES XVIIIe et XIXe siècles Bois, métal peint et marbre Eglise Saint-Germain-de-Paris
Le culte de sainte Julienne de Nicomédie, réputée guérir de la peste, du choléra et de maux divers, a donné naissance à un pèlerinage extrêmement populaire aux XVIIIe et XIXe siècles. Pendant la semaine de la Pentecôte, 500 à 600 pèlerins, venus de 400 paroisses des diocèses-voisins se rendaient au Val-Saint-Germain. Ils offraient, en témoignage de gratitude, en leur nom personnel ou au nom de leur ville, paroisse ou confrérie, des souches de cierges. Ces sortes de chandeliers, aux formes les plus diverses, sont « en marbre, en bois, en métal, travaillés comme des chefs-d'oeuvre de maîtrise ou grossièrement taillés ». La plupart ont été détruits, mais il en reste cependant une centaine.
FONTAINE SAINTE JULIENNE Allée Sainte Julienne Une fois l'office terminé et les dévotions accomplies, les pèlerins se rendaient à la fontaine Sainte Julienne, alors surmontée d'un buste de la sainte. Aujourd'hui, ce buste en bois polychrome est placé dans une niche sous l'abri. Sainte Julienne était invoquée pour favoriser la délivrance des femmes en couches et pour conserver la santé des enfants. Les femmes observaient attentivement le visage de la sainte dont les joues faisaient figure de présage : plus elles étaient rouges, meilleure était l'année a venir.
CHÂTEAU DU MARAIS 1772 et 1780 Architecte : Jean-Benoît-Vincent Barré Pierre blanche Le Marais
MADAME DE LA BRICHE Vers le XVIIIe siècle Aquarelle Musée du Château du Marais
Adélaïde-Edmée Prévost (1755-1844), nièce du trésorier Le Maistre, intelligente, raffinée et d'une grande culture, épouse en 1780 Alexis-Janvier de La Live de La Briche. Devenue en 1784 propriétaire du Marais, elle y anime un salon littéraire brillent Saint-Lambert, Marmontel, l'abbé Morellet, et Florian, qui trouve en elle une inspiratrice. Après la Révolution, « l'institution la plus solide et la plus régulière de la monarchie » reprend : Chateaubriand, Sainte-Beuve, Mérimée en sont des habitués. Chaque été, Mme de La Briche, avec sa fille Caroline, comtesse Molé, fait jouer la comédie : ce sont les « grands jours » du Marais. Aimable et bonne, elle attire au Marais et dans les environs une brillante société.
CALÈCHE COUCOU Début du XIXe siècle Fabricant : Hudeline Murée des Attelages, Château du Marais
Inspirée du « coucou », voiture publique utilisée au début duXIXe siècle et sous la Restauration pour le transport des voyageurs entre Paris et les villes proches, cette grande charrette couverte était utilisée pour de courts déplacements. Six passagers, voire davantage, s'asseyaient à l'arrière, sur deux banquettes longitudinales. En juchant des voyageurs près du cocher et sur l'impériale, le « coucou » pouvait transporter jusqu'à 12 personnes. Une capucine, petite capote repliable, abritait le cocher. Quatre autres voitures de ce type seulement sont connues, dont les origines confirment le caractère « parisien » de ce véhicule.
ÉGLISE SAINT-GERMAIN-DE-PARIS XIe et XVIe siécles Grès et pierre Rue du Village
L'église est consacrée à saint Germain, évêque de Paris en 555, fondateur de l'église Saint-Vincent devenue Saint-Germain-des-Prés, dont dépendait l'abbaye des Vaux-de-Cernay et qui possédait de nombreuses terres en Ile-de-France. L'édifice comporte une nef romane, étroite, aujourd'hui désaffectée, sont encore visibles de grandes arcades du XIIe siècle. Un mur la sépare du grand choeur daté du XVe siècle, dont le chevet plat s'orne d'une grande baie encadrée de petites fenêtres qui éclairent les chapelles latérales. L'église, dotée au XVIIIe siècle d'un beau mobilier en bois peint et sculpté, a échappé à la destruction pendant la Révolution. A l'entrée, une stèle funéraire de marbre noir rappelle le souvenir de Mme de La Briche.
GASTON PALEWSKI Années 1960 Photographie Musée Gaston-Palewski, Château du Marais
Diplômé de l'Institut d'études politiques et de l'Ecole du Louvre, Gaston Palewski (1901-1984) entre dans la carrière politique comme collaborateur du maréchal Lyautey au Maroc, puis de Paul Reynaud. Directeur du cabinet du général de Gaulle à Londres, Alger et Paris, vice-président de l'Assemblée nationale, ambassadeur à Rome, deux fois ministre, président du conseil constitutionnel, il est, pendant 50 ans, un acteur majeur de la vie politique française, qu'il marque par son engagement total auprès du général de Gaulle. Homme d'une grande culture, directeur puis président d'honneur de la Revue des Deux-Mondes, membre de l'Institut, il a oeuvré pour la protection du patrimoine et la sauvegarde de Venise.
MIROIR D'EAU 1772 et 1780 Architecte : Jean-Benoit-Vincent Barré (100 x 550 m) Château du Marais
La Rémarde, encadrée par les ruisseaux d'Angervilliers et de Briis, a permis à Barré de remplacer la « grande et magnifique pièce d'eau » préexistante par cet immense miroir, le plus grand après celui de Versailles, bien utile pour drainer ce fond de vallée qui donne son nom à la seigneurie. Mme de La Briche, qui aimait particulièrement cette promenade, y entraînait régulièrement ses hôtes pour leur faire admirer la vue qui s'offre de l'extrémité du miroir sur le château qui clôt la perspective, ainsi que les jeux de lumière qui s'y reflètent. C'était aussi un cadre de choix pour les fêtes grandioses qu'y organisait Boni de Castellane.
JARDIN À LA FRANÇAISE Début du XXe siècle Architecte : Achille Duchêne Château du Marais
Boni de Castellane confie la restauration et la transformation du parc à Achille Duchêne, grand connaisseur de l'art de Le Nôtre, qui a déjà redonné vie à nombre d'oeuvres du maître. Duchêne fournit un projet grandiose conforme aux goûts fastueux du comte. Les travaux débutent en 1903. Devant la façade est du château, un vaste parterre rectangulaire de pelouses et de broderies, percé au centre d'un bassin oblong, est encadré par une rivière doublée d'un canal. Mais les multiples jets d'eau, les bosquets magnifiques et le canal réservé à l'aviron ne sont pas aménagés : les travaux sont arrêtés en 1906, lors de la séparation de Boni de Castellane et de son épouse Anna Gould.
FERME DES SUEURS Début du XIXe siècle Les Sueurs
S ituée sur le plateau dominant le Val entre Orge et Rémarde, la ferme des Sueurs est typique des grandes fermes isolées du Hurepoix, souvent des anciennes fermes seigneuriales qui s'ordonnent autour d'une cour à peu près carrée. L'accès se fait par un grand et haut porche. Le logis se distingue des autres bâtiments, tant par le plan que par l'élévation sur un ou parfois deux étages. Les vastes granges sont percées de lucarnes équipées de poulies. La mare, élément primordial quand l'eau est à trop grande profondeur, est à proximité immédiate de la ferme.
MAISON RURALE XIXe siècle Pierre et enduit Place de la Mairie
Lino Ventura, nom d'acteur d'Angelo Borrini, est à Parme le 14 juillet 1919. Arrivé en France avec ses parents en 1927, il a exercé plusieurs métiers avant de devenir lutteur professionnel et champion d'Europe de lutte en 1950. Un accident lui a imposé de renoncer à cette carrière et l'a indirectement amené au métier de comédien. Peu après son arrivée en France, la famille Borrini s'était installée dans cette maison. Lino Ventura était un habitant fidèle du Val : il y a rencontré Odette, son épouse, et c'est également du Val-Saint-Germain qu'il animait sa fondation Perce-Neige. Il repose au Val depuis octobre 1987.
JEAN BRIEL dit JEAN TOURANE Vers 1960 Photographie Mairie Jean Tourane (1919-1986) est le père de l'un des plus célèbres héros animalier de la télévision : le canard Saturnin. Peintre et photographe d'animaux à ses débuts, il produit, de 1954 à 1957, trois films dont le héros est un canard. En 1964, il signe avec la télévision un contrat portant sur 78 épisodes des Aventures de Saturnin. Il s'entoure de grands talents : Louise de Vilmorin pour les textes, Robert Lamoureux pour la lecture des commentaires. Ricet Barrier prête sa voix au caneton. En 1994, les droits sont rachetés par des Américains et Saturnin devient « Dynamo Duck ». Jean Briel a été maire du Val-Saint-Germain pendant dix ans.
TOMBE DE GEORGES CHAUVEL 1962 Sculpteur : Georges Chauvel Marbre et pierre Cimetière
G eorges Chauvel, à Elbeuf en 1886, étudie la sculpture aux Beaux-Arts de Rouen pendant trois ans, mais il se forme surtout par la réflexion personnelle, sans maître, bien qu'il soit sensible à l'oeuvre de Rodin et de Bourdelle. Sa carrière de sculpteur prend sa véritable dimension après la Première Guerre mondiale : il expose pour la première fois aux Indépendants en 1919, et très régulièrement, dans les grands salons. Auteur de nombreux monuments aux morts, il reçoit plusieurs commandes de l'Etat et de la Ville de Paris. Après 1945, il restaure les statues du parc de Versailles. Sa tombe est surmontée de l'une de ses oeuvres.
FRESQUE 1 941 Peintre: Robert Lanz Eglise Saint-Pierre Breuillet
PATRIMOINE & ENVIRONNEMENT....